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portraits
26 octobre 2007

33

Hyacinthe_Rigaud_Autoportrait_huile_sur_toile

Hyacinthe Rigaud, autoportrait (Musée de Clermont-Ferrand).

Plusieurs choses me touchent. D'abord, la qualité de la photo, qui ne cherche pas à cartepostaliser l'image, à la glacer, la retoucher. On voit la toile, (dans le haut), sa matière, ses reliefs, ses défauts, et quelque chose de cela s'accorde avec le sujet, Rigaud se regardant, ne cherchant pas à gommer ses cernes sous les yeux. Cela d'abord: les cernes de la toile. Ensuite, dans le regard du peintre (que je ne connaissais que par son portrait de Louis XIV), quelque chose des antipodes du portrait officiel, non seulement de l'intime, mais du secret, entre fatigue et sourire, pudeur et dévoilement. Une forme d'abandon, qui nous le rend proche, familier. Modernité du rapport à son propre visage, on pourrait facilement imaginer, ne regardant que celui-ci, qu'il est de Courbet, de Manet... Et puis, ce tissu devant l'homme, manteau? cape? couverture? de velours bleu, reflétant la lumière qui tombe d'en haut (on a même l'impression que la lumière naturelle du tableau, et celle de l'éclairage du musée, qui souligne les reliefs de la toile, n'en sont qu'une) et qui semble en mouvement, rideau qui tombe ou se lève, s'apprête à venir recouvrir le visage, à refermer le tableau. Entre le fond sombre où disparait la masse des cheveux, et le velours en mouvement, le visage, pour quelques instants, apparaît. Instant comparable à celui de l'ouverture du diaphragme de l'appareil photo. Dans cet entre-deux noirs, la vie, entre sourire et tristesse.

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